Société Royale Belge d'Astronomie, Météorologie et Physique du Globe
  1. Les origines

Fondée le 1er décembre 1894 à Saint-Josse-ten-Noode, la Société a pour but « la vulgarisation et l’enseignement mutuel de l’astronomie et des sciences qui s’y rattachent (météorologie, géodésie, physique du globe) ». Selon ses statuts d’origine, « ses efforts tendront non seulement à développer ces sciences, mais encore à provoquer et à faciliter les recherches de tous ceux qui désirent entreprendre des études dans cet ordre d’idées. Pour sa formation et son extension, on fait appel à tous, au nom de la science et du progrès. »

Cet article premier du titre Ier des statuts portant sur la fondation, le but et l’organisation de la Société, comme l’article 2 qui stipule que la « Société prend le titre de : Société belge d’Astronomie » et l’article 3 qui précise les principaux points de son fonctionnement, sont pratiquement toujours d’application. Ils n’ont été en fait qu’adaptés ou modifiés dans les textes lors de la transformation juridique de la Société en association sans but lucratif en 1928, puis lors de l’élaboration ultérieure de nouveaux statuts (dont la dernière remonte à 2004 pour la mise en conformité obligatoire avec la nouvelle loi de 2002 sur les a.s.b.l.), ce qui suffit à prouver l’excellence de leur objet et de leur rédaction. Selon cette dernière modification des statuts, l’article 3 définit l’objet de la Société comme suit : « La Société a pour objet le développement de l’astronomie, de la météorologie et de la physique du globe et des sciences connexes, particulièrement par leur enseignement mutuel, à l’aide de conférences, publications, visites et tous autres moyens utiles. »

 

  1. Premiers anniversaires

Le 15 décembre 1921, la Société – en tant que Société belge d’Astronomie, de Météorologie et de Physique du Globe – célèbre ses vingt-cinq années d’existence sous la présidence de son fondateur Fernand Jacobs au Palais des Académies par une séance solennelle honorée de la présence de LL. MM. le Roi et la Reine et d’une brochette d’ambassadeurs étrangers en poste à Bruxelles dont S.E. l’Ambassadeur d’Espagne qui représente Son Souverain Alphonse XIII, « un de nos plus anciens membres » dont on apprend par ailleurs qu’il fut « Haut Protecteur de notre Société depuis 1903 ». Le cinquantenaire de la Société fut marqué par deux manifestations distinctes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : une séance solennelle organisée le 27 octobre 1945 au Palais des Académies sous la présidence du chanoine Georges Lemaître, alors président de la SBA, et une exposition de documents et d’instruments anciens et modernes choisis dans des collections particulières des musées, des bibliothèques et des institutions scientifiques de notre pays, organisée du 26 octobre au 2 décembre dans les salles des Musées Royaux d’Art et d’Histoire, qui reçut la visite de plus de dix mille visiteurs.

 

  1. 1980 : la Société devient « Royale »

Le 16 octobre 1980, la Société se voit octroyer le brevet lui conférant le droit de porter désormais le titre de Société Royale belge d’Astronomie, de Météorologie et de Physique du Globe, privilège somme toute normal après plus de cinquante années d’existence, mais ce qui l’est nettement moins, c’est qu’à cette occasion le Roi Baudouin – très grand amateur d’astronomie et observateur confirmé – accepte la proposition du conseil d’administration de la Société, adoptée à l’unanimité, de Lui voir en assumer la Présidence d’honneur. Il le fit avec plaisir et à titre tout à fait personnel comme il tint à le faire savoir à l’époque. La Société se souviendra toujours avec le plus profond respect de cet insigne honneur qu’accepta de lui marquer de la sorte Celui qui reste Son Membre le plus illustre dans l’histoire de la Société.

 

  1. 1995 : le Centenaire

Le 28 octobre 1995, toujours au Palais des Académies, la SRBA célèbre son centenaire par une Journée du Centenaire placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi, essentiellement constituée d’une séance académique solennelle et d’un Colloque du Centenaire intitulé « Les Sciences du Ciel et de la Terre au service de l’Homme », sous la présidence de Joseph Lemaire, alors président de la SRBA.

 

  1. « Ciel et Terre », la revue de la Société et le « Plateau d’Uccle »

Par ailleurs en 1910, la Société, dont la vocation est manifestement multidisciplinaire, a repris par fusion, et sans autre discontinuité de parution à ce jour qu’une suspension d’août 1914 à juillet 1919 pour des raisons historiques évidentes, la publication de la revue Ciel et Terre fondée en 1880 par huit membres de l’Observatoire de Bruxelles. La Société et la revue sont de fait très intimement liées avec l’Observatoire dès pratiquement les premières années de cette institution et partagent une véritable histoire commune.

 

Au sens le plus large, cette communauté d’intérêt et ce partage d’une longue tranche d’histoire se retrouvent dans les données statistiques suivantes. D’abord, la Société peut s’honorer d’avoir été présidée par une série continue de 31 présidents dont l’appartenance est très significative : Observatoire Royal de Belgique ORB 8 – dont 3 directeurs, Institut Royal Météorologique IRM 7 – dont 4 directeurs, Institut d’Aéronomie spatiale IAS 2 – dont 1 directeur, auxquels s’ajoutent Ecole Royale Militaire/Institut Cartographique Militaire ERM/ICM 4, Université Libre de Bruxelles ULB 1, Université de Liège ULG 2, Université Catholique de Louvain UCL 2 et 5 personnalités extérieures, en fait des « amateurs » de très haut niveau. De plus, depuis 1928 (date de la transformation de la SRBA en a.s.b.l.), le secrétariat général de la Société n’a connu que sept titulaires provenant respectivement de : ORB 3, IRM 1, Faculté Agronomique de Gembloux FSAGx 1 et extérieurs 2. Ensuite la revue Ciel et Terre n’a connu aucun autre bureau que celui d’un des membres du Plateau d’Uccle. Cela n’est que  normal  lorsque l’on veut  bien  se  rendre compte que la revue qui paraît pour la 131e année de son histoire en 2015 n’a connu que 23 responsables dévoués portant des titres divers et qui venaient de l’ORB (18), de l’IRM (1) ou de l’IAS (2) – dont plusieurs directeurs – totalisant une centaine d’années en charge de publication sur les 131 de parution, les autres années assumées par des extérieurs l’ayant été à partir du bureau de la Société sur le Plateau. Il n’est donc pas exagéré de prétendre que la SRBA est née de l’Observatoire où elle a toujours très naturellement et très harmonieusement trouvé un bureau au fil des directions successives, y compris lors des deux épisodes du Planétarium de Bruxelles.

Cette symbiose de fait et de longue date entre la SRBA d’une part, et hier l’Observatoire de Bruxelles devenu aujourd’hui l’Observatoire Royal de Belgique plus spécialement mais les trois institutions du Plateau d’Uccle en général d’autre part, explique le fait que la plupart des activités de la Société se tiennent sur le Plateau, actuellement le plus souvent à l’IRM. Ce n’est donc pas un hasard si le siège social de la Société a pratiquement toujours été situé de fait sur le Plateau – même pendant les très brèves périodes pendant lesquelles le secrétariat était ailleurs (au domicile privé du secrétaire) et le siège de réunion encore autre part (à la Fondation Universitaire) pour des raisons historiques.

 

  1. Les membres et les activités

La SRBA compte actuellement plusieurs centaines de membres répartis partout en Belgique et quelques membres étrangers. La revue Ciel et Terre, aujourd’hui devenue une des plus anciennes et des plus connues parmi les revues scientifiques belges, doit rester, selon la convention passée en 1910 avec ses fondateurs, le bulletin de la Société Royale belge d’Astronomie, de Météorologie et de Physique du Globe. A ce titre, elle est distribuée gratuitement à tous les membres de la Société.

 

La Société offre à ses membres de multiples possibilités de formation, selon les intérêts ou les goûts de chacun. D’abord et avant tout – un fait que l’on oublie trop souvent à l’ère de l’informatique – la possibilité pour ses membres d’avoir des contacts humains avec des astronomes, des météorologistes et des géophysiciens tant amateurs que professionnels. Ensuite la SRBA organise annuellement un cycle de conférences mensuelles (d’octobre à avril ou mai) avec des conférenciers belges et étrangers spécialisés dans les domaines du ressort de la Société, un ensemble de séminaires et/ou de cours pour les amateurs dans chacune des différentes disciplines, ainsi que la visite d’un site spécialisé (observatoire, laboratoire, centre de météorologie ou de géophysique) ou d’une exposition sur un thème en relation avec l’objet de la Société, en Belgique ou à l’étranger.

Par ailleurs, la Société est liée par conventions particulières avec l’Observatoire Royal de Belgique, la Bibliothèque de l’Observatoire Royal de Belgique et la Bibliothèque Royale de même qu’elle est affiliée à la Société Européenne de Géophysique ainsi qu’à la Société Européenne de Météorologie.

 

  1. Le Fonds de diffusion scientifique et le Prix « L. Dekeyzer »

Enfin, grâce à la générosité d’un mécène, la Société a pu constituer un Fonds permettant de matérialiser un rêve longtemps entretenu, conçu il y a plus d’un demi-siècle puisqu’il a vu le jour à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale et a toujours été poursuivi depuis sans jamais avoir pu être réalisé concrètement, celui de pouvoir par la création d’un Fonds de diffusion scientifique à la fois pérenniser les objectifs fixés lors de la constitution de la Société et favoriser au mieux certaines initiatives destinées à soutenir plus particulièrement et d’une manière plus ponctuelle des objectifs visant à la réalisation de ses buts fondamentaux.

C’est dans ce cadre que la SRBA a organisé en 2009 exceptionnellement deux concours pour les jeunes : le premier, le Sixième Grand Prix annuel Lucie Dekeyzer pour jeunes astronomes amateurs décerné, comme les années précédentes, à titre individuel et le second, mis en place spécialement dans le cadre particulier de l’Année Internationale de l’Astronomie 2009, le concours Ciel et Terre pour jeunes scientifiques en herbe réservé, à titre collectif, aux écoles primaires, collèges, lycées et athénées. Le grand Prix Lucie De Keyser est organisé chaque année à partir du mois de septembre.

 

René DEJAIFFE

Secrétaire général & Administrateur délégué